Le pâtre
- Pierre O. Desautourre
- 11 déc. 2021
- 1 min de lecture
III
Nous continuons le chemin pédestre jusqu’au virage où toute trace de pas se perd dans la neige. La femme s’arrête et regarde autour d’elle un peu perturbée. Les empreintes de semelles de chaussures l’ont rassurée. Pour continuer son chemin elle est obligée d’enfoncer ses bottes dans la neige profonde et de trouver elle-même la bonne direction. Cela ralentit sa promenade considérablement et elle a envie de retourner à la maison. Mais plongée dans ses pensées elle avance en direction de la montagne.
Malheureusement, une opposition se formait contre ce projet de nouvelle commune. Peut-être à cause des impôts, peut-être parce que certaines personnes craignaient qu’elles seraient obligées d’abandonner des privilèges que le responsable -l’appelons ici dans ce récit le président communal ou le président tout court- leur avait accordés ou peut-être à cause de leurs mauvaises expériences avec des institutions similaires. Quoi qu’il en soit leur résistance au projet se manifestait de plus en plus. Ces gens engageaient une entreprise de publicité qui envoyait des agents dans les villages pour nourrir la méfiance contre la fusion avec des disputes musclées et violentes. Sur un site internet on pouvait commander des banderoles et des affiches avec des paroles comme: non aux symbioses malsaines ou encore: gare aux compromis dangereux. L’homme d’affaires fonda un groupe qui s’appela les amis de l’isolement éclatant.
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