Le Pâtre
- Pierre O. Desautourre
- 27 nov. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 nov. 2021
(récit rédigé par Pierre Olivier Desautourre)
I
Peu après onze heures du matin une femme sort de sa maison dans le village principal de la commune de Villar. Elle est habillée d’un manteau en laine gris clair, des gants dans la même couleur et un bonnet noir. Son cou est enveloppé d’une écharpe rouge foncé soigneusement pliée. Une broche dorée en forme d’edelweiss fixée sur le col de son manteau réfléchit la lumière claire et forte de cette journée hivernale. Le soleil brille au milieu d’un ciel bleu, aucun nuage trouble cette image presque parfaite et infaillible. Quelques mètres à côté de la maison la dame accélère ses pas pour gagner un escalier qui donne sur un chemin pédestre en direction de la montagne. Elle s’arrête un moment pour regarder la belle vue qui s’offre à ses yeux avant de continuer sa promenade. La neige craque sous ses bottes et les semelles laissent leurs marques après chaque pas.
Il y a peu de voitures sur la route principale en bas à côté de la mairie. Les enfants suivent encore les cours d’école et une grande partie de la population se trouve dans la vallée pour gagner leur vie. Ils rentreront le soir après le coucher du soleil pour prendre le souper, se mettre devant la télé et se préparer pour repartir le lendemain tôt le matin. Malgré le froid aucune fumée se dégage des cheminées du village. Ce détail n’inquiète pas particulièrement le narrateur, pourtant c’est bel et bien ce petit détail qui est le début de notre récit et qui fait partie du destin de cette citoyenne du lieu. Elle en sait quelque chose et soupire en regardant d’abord la cheminée de l’école et celle du complexe communal, puis tournant la tête légèrement à droite, la cheminée de l’usine d’électricité qui s’élève en dessus du panneau sur lequel le nom de l’entreprise est marqué avec des lettres jaunes : forces motrices et lumières.
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