Le dîner des imbéciles
- Pierre O. Desautourre
- 20 janv. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 févr. 2024
(récit en épisodes rédigé par Pierre Olivier Desautourre)
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L’auteur de ces lignes a observé quelques années en arrière un évènement du moins inhabituel ou encore étrange. Il n’est pas approprié d’expliquer ici pourquoi il s’est retrouvé dans cette situation en quelque sorte embarrassante. Situation qu’il n’avait point cherchée, mais dans laquelle il se trouvait par un coup du destin qui l'avait mené à cet endroit. Peut-être ce n’était même pas l’ouvrage du destin incontrôlable mais plutôt l’acte guidé par son instinct de journaliste de sensation qui suivait toute trace pour trouver des faits sensibles à provoquer du suspense et de la distraction auprès les chères lectrices et chers lecteurs qui furent de plus en plus nombreux pour sa gazette récemment fondée.
Homme célibataire, sans obligations familiales, Il allait de soi qu’il était disponible dans les moments où toute autre personne se vouait à d’autres activités, à des distractions en famille ou avec des amis, ou à la lecture de livres distrayantes, des livres qui provoquaient l’agréable sensation de souvenirs lointains, d’innocence et de jeunesse palpitante. Ainsi disposait-t-il d’énormément de temps pour entreprendre ses recherches, soit-il dans des bibliothèques abandonnées muni de livres noyés dans la poussière, soit-il directement sur le terrain, dans des salles de conférences ou autres endroits propices à rencontrer des personnes disposant des informations nouvelles, vierges en quelque sorte et utiles à provoquer l’étonnement et l’admiration du public.
Avec la gazette il voulait plaire et démontrer qu’il avait les capacités de devenir quelqu’un d’exceptionnel, quelqu’un qui restera gravé dans la mémoire de ces compatriotes. Il n’avait aucune ambition de disparaître dans l’anonymat d’une carrière de journaliste médiocre sans courage et sans engagement. Car l’engagement était pour lui le moteur pour continuer son travail. Comme d’ailleurs son père qui dans son rôle de fonctionnaire de petite taille suivait sa vocation d’être au service du peuple en s’occupant des petits gens qui vivaient dans une situation financière précaire et qui augmentaient en nombre d’année en année avec une vitesse vertigineuse et préoccupante.
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