Le cercle des vieux amis
- Pierre O. Desautourre
- 21 avr. 2019
- 2 min de lecture
(roman-feuilleton rédigé par Pierre-Olivier Desautourre)
Episode 3 (suite) Le bus traverse un pont, avant de s’arrêter encore une fois. C’est l’avant-dernier arrêt de cette ligne. Les quatre vieillards ont pris leurs portables et continuent la lecture du roman. Marcel n’arrive pas à ouvrir le site internet. Les phares d’un camion derrière le bus se miroitent dans l’écran touchant de son portable. Il change de place et l’appareil tombe par terre. Par le choc il s’éteint.
-Mon Dieu, il est cassé, c’est au moins le deuxième cette année, soupira Marcel.
-Ne te fais pas de soucis, regarde, il n’est pas cassé. Au lieu de changer de place tu aurais juste du changer la luminosité de l’écran. Robert rendit le portable à son propriétaire en souriant. Voilà, c’est fait, tu peux de nouveau te plonger dans la lecture.
-Tu parles de lecture, cela m’amuse, murmura Charles. Normalement, on parle de lecture quand il s’agit d’un texte. Ici je ne sais pas exactement de quoi on devrait parler. Ce sont juste quelques mots qui se succèdent sans aucun sens. L’auteur nous présente une chaîne d’événements sans signifiance. Il s’agit d’un débutant sans doute. Il veut faire preuve de son imagination en inventant des personnages qu’il introduit dans le texte sans leur donner un rôle bien défini.
-Une chose est sure, tu n’es pas l’auteur de ce texte, s’agaça Robert. Même si je me demande qui pourrait écrire autant de détails sur notre vie. Il doit sûrement s’agir d’une personne que nous connaissons bien. J’ai déjà pensé au directeur du Manoir. Il passe des heures et des heures dans son petit bureau sombre et je me demande souvent ce qu’il est en train de mijoter. Il ne fait certainement pas du travail pour le Manoir, car plus il se trouve dans son bureau moins les services fonctionnent.
L’homme géant prit sa veste et se leva pour gagner la sortie du bus. La femme lui suivit et cria:
-Pourquoi tu veux sortir maintenant, nous pouvons descendre plus tard.
-J’ai besoin de l’air fraîche et veux marcher un peu. Tu peux rester dans le bus, laisse-moi tranquille, répondit l’homme d’un ton énervé.
-Oui Gaël, dit la femme d’une voix faible et sifflante.
Le bus s’arrêta et les deux sortirent. Le chauffeur chercha en vain de refermer les portes du bus. L’air tiède et froid remplit le bus, Claude commença à tousser.
-Non, ce n’est pas le directeur. Mais il est vrai, souvent je me demande également de quoi il s’occupe dans son bureau. S’il travaillait uniquement pour le Manoir pendant tout ce temps, dit Marcel, nous y serions beaucoup mieux, j’en suis certain.
A suivre…
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